Nicholas Pope, fils à papa
Coupe de France/ Quimper - LeHavre, demain (20h). Nicholas Pope, fils à papa
17 janvier 2011
Jeune ailier du Havre, adversaire de Quimper en 16ede finale de Coupe de France demain, Nicholas Pope marche dans les baskets de son père, Derrick, qui a fait les beaux jours de Lorient et de Saint-Brieuc.
Fils d'Écosse puisque son père, Derrick, débuta sa
longue marche (21 saisons) de basketteur professionnel à Glasgow, Nicholas Pope
(26 ans) est «né» au basket salle Kervaric à la fin des années 80. Jouant avant
et après les matchs de l'ABCEP Lorient en N1A (l'ex-ProA), un ballon orange
bien trop lourd dans les mains devant un panier bien trop haut pour ses cinq
ans, Nick ne se doutait pas qu'il prendrait un jour la suite de sa «Pope-star»
de papa. «Enfant, je jouais juste pour le plaisir et, un jour, j'ai réalisé que
le basket était ce que je voulais faire.»
«Je lui ai passé le témoin»
«Petit, il disait qu'il me remplacerait quand je serais trop vieux», rigole
Derrick qui, à 42 ans (en 2003) et sous le maillot de son dernier club,
Coventry (Angleterre), a «réalisé le rêve de beaucoup de pères: jouer avec son
fils! Je lui ai passé le témoin, à lui de continuer la course.» «Ces matchs
ensemble, c'était quelque chose de spécial, des moments rares pour un père et
son fils. J'en prends conscience maintenant», dit celui qui fit à 17 ans, et 20
ans après son père, le chemin inverse vers les «States». Direction l'Oklahoma,
où toute la famille s'y est depuis établie. Au lycée et à l'université, Nick
étudie, bien sûr, mais apprend aussi son futur métier de basketteur. «Pas
vraiment obnubilé par la NBA, tout comme mon père à son époque», le solide
ailier (1,96m) regarde plutôt vers l'Europe au moment de passer pro. Et là
encore, l'histoire va joliment se répéter. «Un de mes partenaires américains
m'a envoyé une vidéo de Nick et j'ai tout de suite vu qu'il pouvait faire
carrière en France», raconte Nicolas Paul, agent de joueurs qui conseilla
Derrick sur la fin de sa carrière après avoir été son entraîneur-adjoint au
CEP! Nick débarquera donc en Normandie pour une saison 2008-2009 concluante à
Evreux (Pro B). Christian Monschau, qui croisa le fer avec le père, est séduit
et fait de «Pope junior» un joueur de Gravelines (Pro A), douze ans après le
paternel.
La même tranquillité
Mais il peine à se faire une place dans le riche effectif nordiste. «Ce n'était
pas évident d'être dans le rythme avec trois, quatre minutes, par-ci, par-là.
Et pour un shooteur, la confiance est vitale. Mais j'ai ce qu'il faut pour y
arriver.» Tous deux ailiers mais dans des styles différents, le papa (physique
et explosif) et le fiston (rapide et adroit) ont en commun une certaine
tranquillité d'esprit. «On est des compétiteurs mais on reste en contrôle,
calme», glisse Nick. «Comme disent les Américains, ce sont deux ?unselfish
scorer? (scoreur altruiste). Celui qui a le talent pour scorer mais ne le fait
que pour le bien de son équipe, pas pour ses stats», assure Nicolas Paul qui a
eu l'embarras du choix cet été pour trouver un club qui offrirait davantage de
temps de jeu à son joueur. Adversaire de Derrick - «un leader sur le terrain et
un gentleman en dehors» - quand il était joueur, l'entraîneur Jean-Manuel Sousa
a su convaincre le n°8 de rebondir au Havre. Un choix gagnant puisqu'il y a
plus que doublé toutes ses statistiques, reprenant sa marche en avant sans se
fixer de limite. «Trois fois par semaine», le Franco-Américain profite des
conseils d'un papa «attentif mais jamais envahissant» (Nicolas Paul) et semble
armé pour se faire un prénom dans le basket français. «Ce n'est pas une
situation évidente que d'être le fils d'un ancien joueur. Nick est toujours
comparé à son père. À lui de construire sa propre histoire», conclut Sousa,
dont le fils, Benjamin, est espoir pro au Havre. Au basket, les oisillons ne
tombent décidément jamais loin du panier...
Olivier Louarn
Coupe de France/
Quimper - LeHavre, demain (20h). Nicholas Pope, fils à papa.
On est basketteur de père (Derrick, au second plan à droite) en fils (Nick, en
survêtement à gauche) chez les Pope. Joueurs en université aux Etats-Unis,
Nathan et Bryson suivent également les pas du papa. Les soeurs Sara et
Anabella, elles, font... du volley! Photo DR
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