CEP LORIENT BASKET BALL DE 1934 A NOS JOURS

CEP LORIENT BASKET BALL DE 1934  A  NOS JOURS

LES HÉROS, VINGT ANS APRÈS

ABCEP LORIENT

LES HÉROS, VINGT ANS APRÈS  Le Télégramme 08/09/2008

Emmené par les deux meilleurs joueurs que la Bretagne ait jamais connus, Ed O'Brien et Derrick Pope, le basket lorientais a vécu son heure de gloire à la fin des années 80. Mais que sont donc devenus ces deux héros ?
                                 


Sur le livre de bord du navire lorientais, il y a d'abord l'histoire d'un mec extraordinaire : Ed O'Brien. Un tuyauteur américain qu'on est allé chercher sous les pipelines d'Alaska au milieu des années 70 pour faire monter une équipe quelconque au sommet du basket français. Un mec qui, comme la légende le prétend, quitta la France, quatorze ans après son arrivée, avec une brosse à dent, son sac de golf et 5.000 francs en poche.
O'Brien, la légende vivante
D'ailleurs, deux décennies plus tard, certains le croyaient mort, ou d'autres « à la cloche ». Non, Ed O'Brien (53 ans) est bien vivant, et mène sa barque sans se tracasser, comme au bon vieux temps. Le cheveu poivre et sel mais l'allure toujours svelte, « Buck » travaille toujours dans l'ambiance un peu folle du sport professionnel,
derrière les pompes à bière de son stand, dressé au pied de l'énorme stade de Seattle. Employé à mi-temps en tant que vendeur au sein d'une société d'événementiel pour l'équipe de base-ball locale, celui qui fit suer à grandes eaux les stars de l'époque aime aujourd'hui pêcher, entre deux coups de bêche dans son potager et quelques swings sur les greens de la côte ouest. Mais bien sûr, « Ed prend surtout le temps de voir sa fille Carla, 13 ans », expliquent Edward et Renée, ses parents, qui nous ont livré ces informations sur leur fils. Derrick Pope (46 ans), son complice de l'époque est, lui, désormais installé à Jenks, dans l'Oklahoma.
Pope, le père tranquille
« Moi, je fais le taxi pour mes gosses, de la maison aux salles de sports. En fait, je suis devenu un "taxi-supporter !" », s'amuse l'ancien intérieur, qui ouvre aujourd'hui une boîte à souvenirs qu'il n'entrebâille pourtant qu'en de rares occasions. « Je me souviens de mes paniers au buzzer contre Antibes, de mes 41 points contre le Racing, et puis des folles victoires contre l'Orthez de l'époque. C'était fou... Mais je garde tous ces souvenirs dans ma tête : les trophées, médailles, maillots ou articles de journaux sont au grenier... ». De la belle pointe bretonne, il garde aussi un souvenir impérissable. « Là-bas, les gens étaient vraiment supers. J'ai voulu acheter un gîte, près de Lorient, après ma carrière. Mais l'histoire en a voulu autrement ». Un temps chauffeur de bus, Derrick a d'abord voulu porter la blouse du professeur des écoles. Mais ce sera finalement celle des kinés qu'il devrait bientôt vêtir, « pour rester en relation avec le sport, ma première passion ». Une passion transmise à ses enfants, dont Nick, qui portera cette saison les couleurs d'Evreux, en Pro A. Il paraît que nos amis Ébroïciens s'en lèchent déjà les babines : ils s'imaginent déjà revivre, avec le fils, toutes les émotions procurées par le père à toute une génération de Bretons. 

QUAND L'ABCEP LORIENT PREND L'EAU... Tous les dossiers, feuilles de matchs, bilans comptables, fanions, ou maillots du club ont disparu, et cela quelques années seulement après le dépôt de bilan du club au cours de la saison 90-91. Ces précieux témoins de l'époque n'ont en effet pas résisté à la rupture d'une canalisation d'eau qui a inondé la pièce dans lesquels ils étaient précieusement entreposés. TAHON TOUJOURS EN SERVICE Greg Tahon, issu du centre de formation et qui participa à de nombreux matchs en Pro A, est maintenant assistant coach de l'équipe première du CEP Lorient, pensionnaire de l'élite régionale. BOURGEOIS N'A PAS OUBLIÉStéphane Bourgeois, qui porta le beau maillot durant quelques saisons, travaille désormais en Écosse, à Glasgow. Tous les ans, le Lorientais revient sur ses terres faire un « coucou » à son ancien club pro. LA VOIX DE L'ABCEP Ce bon vieux Yvon Le Gall, qui commentait les rencontres de l'ABCEP à domicile et à l'extérieur au micro de Bleu Marine, est toujours dans le journalisme sportif au... Télégramme. « Le basket pro est rapidement devenu le spectacle n° 1 de la famille. À la salle Kervaric, les joueurs adulés étaient Ed O'Brien, Derrick Pope, Oumar N'Doye, mais la liste est longue. Cette époque, ce n'était que du bonheur ». LA VOIX DE L'ABCEP (BIS) Laurent Laury, le speaker officiel du club, vit toujours à quelques pas de la salle Kervaric. Désormais assistant commercial dans les produits de la mer, il fut par la suite sollicité par le FC Lorient pour animer le Moustoir, mais refusa la proposition.
 

QUE SONT-ILS DEVENUS ?

Les années 80 furent une période bénie des Dieux du basket pour Lorient et son patronage. Aujourd'hui, ses anciens acteurs sont éloignés, pour la plupart, des parquets. 

ROGER CAMERA EN RETRAITÉ HEUREUX. L'ancien président de l'ABCEP, Marseillais d'origine, à longtemps tenu la « Taverne de Maître Kanter » sur le vieux port de la cité phocéenne. « Je supervise encore les affaires de la brasserie, mais je suis aujourd'hui en pré-retraite. De cette époque lorientaise, je garde d'excellents souvenirs, avec, aussi, un grand regret sur la fin. Nos moyens étaient trop limités. J'ai mis beaucoup d'argent de ma poche, environ 10 % du budget annuel. Le basket à Lorient, c'était ma grande passion ». BRUNO LEJEUNE, RECONVERSION RÉUSSIE.L'un des rares Bretons à avoir porté le maillot de l'équipe nationale estime avoir « réussi sa reconversion ». Conseiller en gestion de patrimoine dans le pays angevin, le Briochin est aussi membre de l'amicale des anciens internationaux.

STROEDER, L'OUVRIER. Sur le parquet lorientais, il y avait aussi un grand roux, fort comme un Turc, et particulièrement sympathique : John Stroeder. Après Lorient, l'Américain a trouvé sa place au soleil en NBA, à Milwaukee. « À Lorient, j'ai appris beaucoup, en tant que basketteur et en tant qu'homme. Je me sentais comme chez moi en France ». L'ancien intérieur, désormais modeste ouvrier dans le papier à cigarette, est installé à Port Townsend, Washington. OLIVIER GARRY, LES COPAINS D'ABORD. Le Lavallois est à Salon-de-Provence et travaille pour une grande

compagnie d'assurances. Après son passage remarqué dans le Morbihan, Olivier regrette la triste fin de l'aventure, mais se souvient avant tout des copains. « Il y avait un problème de compétence au niveau des dirigeants. Un problème de gestion humaine et financière... Mais pour ma part, cette aventure restera gravée à jamais. J'ai connu là-bas des joueurs et des personnes extraordinaires ». OUMAR N'DOYE EN PARLE ENCORE. C'est lui qui permit d'arracher la victoire contre Reims à la dernière minute, succès alors synonyme d'accession dans l'élite en 1986. « Je suis devenu un bon père de famille, et suis toujours dans le basket. Je coache l'USD Basket, dans le nord de la France. Souvent, encore, je parle de la fabuleuse époque lorientaise avec des journalistes de là-bas... ». 
Pierre Bernard
 
  Derek POPE et Edward O'BRIEN, deux figures emblématiques du basket lorientais des années 80.
 
 
 
 
                   
 
 
 


13/09/2008
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